Anna Golisciano, coordinatrice du senior-lab, nous parle des projets de co-création menés avec et pour les seniors et du rôle que chaque aîné·e peut y jouer.

Anna Golisciano, comment présenteriez-vous le senior-lab à un·e senior pour lui donner envie de rejoindre sa communauté ?

La mission du senior-lab (SL) est de développer des produits, services et technologies qui favorisent une meilleure qualité de vie des seniors.

Au sein de l’équipe, nous sommes convaincu·e·s qu’aucune innovation réussie ne peut voir le jour sans la participation de celles et ceux à qui elle est destinée. C’est pour ça que nous avons choisi de fonctionner selon les principes d’un Living Lab ou, pour le dire en français, d’un laboratoire vivant, c’est-à-dire un lieu de rencontre et d’échange entre tous les acteurs concernés par une thématique donnée. Les seniors font bien sûr partie intégrante de ce dispositif, ils en sont même le centre !

Intégrer la communauté des seniors du SL représente une occasion unique de prendre part à des projets d’innovation avec des chercheur·e·s, mais aussi des représentant·e·s de collectivités publiques, d’entreprises et d’associations. A travers ces rencontres, vous pouvez influencer ces professionnel·le·s pour une meilleure prise en compte de vos attentes.

Concrètement, en tant que membre de la communauté, vous recevez des invitations à participer à des recherches, à des groupes de travail ou à des ateliers de réflexion. La participation est gratuite et il n’y a aucune obligation. C’est vous qui choisissez à quelles activités vous participez.

Vous recevez également la newsletter du senior-lab pour être informé·e des avancées des projets. Et si vous avez l’âme d’un·e journaliste, pourquoi ne pas intégrer le groupe éditorial composé de seniors ?

Qu’est-ce qu’un·e senior peut amener au senior-lab ?

Pour participer au senior-lab, aucune connaissance particulière n’est nécessaire. Il faut simplement avoir envie de partager ses expériences et ses constats quotidiens, de parler de ses préoccupations, mais aussi de ses attentes et de ses aspirations.

Toutes les personnes dès 65 ans sont les bienvenues, indépendamment de leur formation ou de la profession qu’elles ont exercée. Les connaissances scientifiques, c’est l’affaire de nos équipes de recherche ! Les membres seniors, eux, ont plutôt la mission de les interpeller sur leurs propres besoins et d’apporter un regard critique sur les idées développées au sein du SL afin de co-créer ensemble les solutions les mieux adaptées aux attentes des aîné·e·s.

Je sais que pour certain·e·s, le contexte académique peut être intimidant, surtout si on n’a pas fréquenté les bancs universitaires dans sa jeunesse. Mon souhait est que le senior-lab soit avant tout un lieu convivial où parler de sujets importants avec une certaine légèreté et la conviction que les expériences de chacun·e peuvent être utiles à d’autres.

Avez-vous un exemple concret d’activité ou de projet avec les seniors que vous aimeriez partager ?

Pour ces deux premières années d’activité, le senior-lab a décidé de se consacrer à la thématique de la mobilité. Plusieurs projets avaient été menés au cours de la phase pilote et la mobilité est toujours revenue comme un sujet préoccupant particulièrement les personnes âgées.

En novembre dernier, nous avons organisé un atelier participatif réunissant des chercheur·e·s des HES (notamment des économistes, des ingénieurs, des designers et des professionnel-le-s de la santé) et des représentant·e·s de communes vaudoises, du canton, d’entreprises de transports locales et du milieu associatif. Et bien sûr, les membres seniors de notre communauté ont également été invités à y prendre part.

Cette rencontre avait pour objectif de proposer un début de réflexion participative, avec l’ensemble des acteurs concernés, autour des défis liés à la mobilité des seniors. Pour le senior-lab, c’était une opportunité de valoriser ses méthodes de travail et leur potentiel en termes de créativité et d’innovation.

Au cours de cette rencontre, j’ai eu l’occasion d’animer les discussions au sein d’un des groupes. Ce qui était particulièrement intéressant était de voir à quel point les participant·e·s étaient à l’écoute les un·e des autres, alors que chacun faisait face à des enjeux très différents en termes de mobilité.

Pour les seniors, un des points forts de cette rencontre était la possibilité de discuter avec les représentant·e·s des transports publics. Les personnes âgées, pour la plupart, se déplacent régulièrement en bus et avaient donc beaucoup de suggestions sur ce qui pouvait être amélioré. Mais cette rencontre était aussi l’occasion de dire à quel point ce service était apprécié et utile.

La réflexion sur la mobilité se poursuit en 2020 avec un événement public qui se déroulera en novembre, si la situation du COVID-19 le permet.


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